mercredi 18 octobre 2017

Compte-rendu du café littéraire #25

C'était un café littéraire de rentrée, avec un invité surprise !

Le tour de table habituel a commencé avec Elizabeth, qui nous a présenté deux livres :

- Mémé de Philippe Toréton, que Véronique nous avait déjà présenté il y a quelques mois. L'acteur écrivain rend hommage à sa grand-mère : "Mémé, c'est mon regard de gamin qui ne veut pas passer à autre chose."
- Oui, mais quelle est la question ? de Bernard Pivot. L'ancien animateur de Bouillon de Culture constate que "Pour (son) malheur, le questionnement grâce auquel (il s'est fait) un nom dans la presse écrite, à la radio, à la télévision s'est étendu à (sa) vie privée..." "Je suis atteint de questionnite..." se plaint-il ! Elizabeth commente la drôlerie de la situation.

Guy est intervenu ensuite en expliquant les avantages et les inconvénients d'une liseuse numérique. Il regrette que la structure des pages, des paragraphes disparaissent même si par ailleurs, l'agencement des lettre est parfois plus confortable. Il nous présente ensuite quelques lectures de chevet :

- Les Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke, dont la dernière édition est parue aux éditions Gallimard, en version bilingue, en 2016. Le destinataire est Franz Kappus, jeune poète de 20 ans devenu écrivain, nouvelliste et éditeur. Ces lettres dont on devine par les réponses les interrogations de Franz Kappus sont universelles : "Il n'existe qu'un seul chemin, rentrez en vous-même, cherchez la raison qui au fond vous commande d'écrire...""Quelques livres me sont indispensables, où que je sois, ils sont à mes côté : la Bible et les livres du grand poète danois Jens Peter Jacobsen (1847-1885)"
- Guy nous présente alors Mogens : nouvelles, de ce poète danois. "C'est un très bon styliste : son esthétisme post-romantique le fait rencontrer un premier amour qui se termine tragiquement"... Après cette fin tragique, il retrouvera les valeurs indispensables qui donneront un sens à sa vie en rencontrant une deuxième fois l'amour. Il cherche également à transposer dans sa poésie, la beauté du monde.

Denis F ouvre un livre-disque de poésie : 20 poètes du monde entier, choisis par Thierry Machuel, accompagné par un groupe musical et instrumental "Territoire du souffle". Denis a choisi de nous lire ce poème : "Terrien sans visa de séjour". Si la musique et les chants sont absents, le silence qui suit cette lecture nous met en résonance avec des événements actuels.

Denis V présente une revue hors-série du Monde, coéditée avec les Éditions Garnier, Mille Mémoires, Instants d'histoire. 110 document d'archives qui rendent l'histoire vivante, de Jeanne d'Arc à la Ve République. Quelques exemples ? Les charrettes de Picpus, en 1794, les Etats-Unis d'Europe de Victor Hugo, en 1849, la dernière lettre de Jean Zay à son épouse, le 19 juin 1944. Chacun feuillette l'édition à son gré et est sensible à des exemple différents.

Christiane nous présente plusieurs ouvrages :
- Le Tour du Monde du Roi Zibeline de Jean-Christophe Rufin. Ce récit de vie aventureuse, fantastique, pleine d'inattendu et de fantaisie s'inspire d'un personnage du XVIIIe siècle.

- La Ville faite par et pour les hommes de Y. Raibaud, aux Éditions Belin. Christiane nous lit la 4e de couverture : "Des noms d'hommes sur les plaques à tous les coins de rue, des loisirs qui profitent en priorité aux garçons, des transports insensibles aux spécificités de genre, sans oublier la culture du harcèlement, la ville se décline au masculin. Elle renforce les inégalités entre les femmes et les hommes et en crée de nouvelles et montre qu'il est possible de la rendre plus égalitaire, l'usage de la ville est mixte et travailler pour le mieux des femmes, n'est-ce pas travailler pour tous ?"

Christiane nous parle aussi que de quelques livres de Christian Signol.

Édith, ensuite, évoque des deux livres de notre invité : Claude Dubois, qui prendra la parole à la fin de la soirée.
- Julien est son premier livre édité.
- Les disparus de Capo de Féno.
Édith a été particulièrement sensible à ce dernier livre qu'elle nous avait d'ailleurs présenté en juin.
Touchée directement par ce roman, elle connaît la réalité du fait divers dramatique, elle accompagne dans les démarches les parents de cette jeune femme disparue.
 
Édith nous a aussi présenté Le Jour d'avant de Sorj Chalandon, aux éditions Grasset. Il a pour cadre le bassin minier, Nord Pas-de-Calais pendant la catastrophe de Liévin (41 morts). Le père du narrateur dit à son fils avant sa mort : "Venge nous de la mine". Il laisse une veuve et deux fils. Le plus jeune admire son père et aimerait être mineur. Le jour de la catastrophe, annoncée par la sirène, les femmes et les enfants de la fosse se pressent aux grilles du carreau du puits de Liévin et c'est l'attente tragique. Son frère est blessé mortellement. Changement de chronologie, le jeune frère assumera la vengeance contre la mine, les houillères et l'ingratitude envers les hommes qui ont usé leur vie et leur corps pour la production du charbon, par respect pour la mémoire de son père et de son frère.

Enfin, Claude Dubois a terminé la soirée en nous parlant de son travail. Il trouve son inspiration sur des sujets dont on ne parle jamais. C'est un drame intime qui fait l'objet de son premier roman, Julien : "Dans le contexte des années trente, Julien, quatrième enfant d'une famille de paysans montagnards, prend conscience au fil des ans qu'il n'est pas fait comme les autres hommes. Bien que doté d'une intelligence et d'un physique au-dessus de la moyenne de ses congénères, il ne peut pas s'affirmer complètement, relativement à la taille de son organe génital, si petit qu'il installe en lui un complexe rédhibitoire qui va lui pourrir la vie. Il ne pourra jamais connaître la plénitude d'une relation sexuelle réussie. Toute sa vie, tous ses actes, seront conditionnés par ce besoin inassouvi. Il ira jusqu'au bout de son calvaire. Il connaîtra l'injustice, l'amour, la haine et la rancœur. Une vie entière à vouloir être un homme et ne jamais le devenir. Et pourtant, les femmes l'attiraient."


Son second roman revient sur un fait divers, la disparition de Sophie dans les années 80 dans le maquis corse, alors qu'elle allait chercher du secours pour son ami blessé : nous en avons déjà parlé lors de précédents cafés littéraires. La rencontre avec l'auteur permet de poser quelques questions.

Tout d'abord, une question de déontologie s'impose. Écrire un roman sur une disparition non élucidée, lorsque des parents sont encore vivants exige leur accord. Ils ont répondu positivement.

Le roman stimule l'imagination du lecteur pour savoir ce qu'est devenu la disparue : enlèvement, meurtre, prise d'otage, séquestration...Si certaines de ces hypothèses ont été évoquées pendant l'enquête, le livre a le mérite de sortir de l'oubli ce fait divers tragique et révèle les qualités littétaires de l'écrivain.

Vous pouvez trouver ses romans à cette adresse : https://www.edilivre.com/catalog/product/view/id/841209/#.WedR0IZpHLI


Nous nous séparons sans oublier d'annoncer la date du prochain café littéraire :
Mercredi 18/10/2017 à 20h.  
Compte-rendu rédigé par Denis V.

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