jeudi 5 mai 2016

Atelier d'écriture

C'était le 27 avril à La Louisiane. Nous avons relevé le défi des Denis ! Trois jeux d'écriture qui nous ont réjouis !

Jeu numéro 1 :

La consigne était la suivante : une histoire de menuisier contenant les mots écharpe et bungalow, évoquant les problèmes de la profession et se terminant par Pénélope.

Marie-Laure

Monsieur,

De passage dans mon bungalow, je me suis rendu compte que le travail de menuisier que vous avez accompli dans mon boudoir n’était ni fait, ni à faire, mon écharpe s’étant accrochée dans une planche mal rabotée. Je vous signale, Monsieur le menuisier, que votre tâche mal accomplie ne sera pas payée.

Signé : Pénélope

Martine

Pendant qu’un menuisier construisait un bungalow pour le fond de son jardin, une femme tricotait sur la terrasse. Son écharpe s’allongeait, s’allongeait…, lorsque tout à coup l’homme posa son marteau et cria : « Tu n’as pas encore fini ton ouvrage Pénélope ! »

Céline

Joseph est menuisier. Il aurait voulu être charpentier, pour la référence, il aurait aimé être sur les toits, la liberté, le ciel bleu, au lieu de ça, il cloue des planches dans un atelier, toute la sainte journée.

Menuisier de nos jours, c’est pas loin de monteur chez IKEA, meubles en kit pour payer les quittances.

Jojo, toute la journée, quand il manque les clous, c’est sur ses doigts qu’il tape, un clou, un doigt, un clou, un doigt… c’est pas jojo !

Quand il manque les clous, c’est qu’il rêve… un bungalow au bord d’une plage de rêve, la chaleur, un doigt de rhum dans un cocktail, un clou de girofle dans une belle orange, l’été…

Le bungalow, il faudrait qu’il ne soit pas en bois, pour ne pas trop rappeler le boulot…

Aïe, une écharde dans le doigt, un coup de marteau de trop, la planche qui tombe sur le bras… Assurance maladie, arrêt de trois mois, le bras en écharpe…

Et dans le rêve, sur la plage, seule dans le bungalow de pierres - et pas de Joseph donc- Pénélope…

Bernadette

Le menuisier que nous avions choisi pour la construction de notre bungalow n’était pas encore arrivé. Nous l’attendions depuis bientôt deux heures. Mon frère décida de se rendre à son atelier pour voir ce qui se passait. C’est là qu’il le trouve pendu par son écharpe, alors qu’il essayait de récupérer les planches placées très haut, près du plafond. Quant à moi, j’étais toujours à attendre, je trouvais le temps long, si seulement j’avais apporté ma tapisserie, j’aurais fait comme Pénélope.

Denis V.

Un menuisier aux reins fragiles sciant, et qui savait scier sans son chien, oublia son tour de rein dans un bungalow pourri. Tirant ses écharpes des mains, il les passa sur le tapis amoureusement tissé par Pénélope.

Denis F. 

Etabli de guingois, glissent le long du bois,
cinq doigts, écharpes, brut de merisier,
dans l'dos un bungalow, lourds longs plateaux de bois,
odeur de café, entre Pénélope.

Laurent

Un menuisier rabote sur son établi des planches qui lui serviront à ériger son bungalow et comme tout mauvais ouvrier il se fera moult échardes que soignera sa dulcinée Pénélope.

Jeu numéro 2 : 

La consigne était la suivante : à partir d’un livre choisi au hasard, prendre la 7ème ligne des pages 20, 27, 34, 41 et 48 et les assembler par des mots de liaison afin d’en tirer un texte, parfois absurde.

Marie-Laure (d’après L’esprit du lieu de Jean-Claude Guillebaud) 

Je n’appartiens qu’à la moitié du monde. A moi de jouer, un air de liberté. Le début, on n’y sera jamais ensemble. C’est un hiver de soi, la certitude.

Martine (d’après Jules et Jim de Henri-Pierre Roché) 

Je ne le permettrai pas. Je voudrais que vous soyez armés de tampons d’ouate et de flacons. Ils prirent leurs dominos. Jim avec le long cou arriva. Ils burent dans leur lit et il lui donna leurs tartines grillées et beurrées à travers ses cheveux.

Céline (d’après Madame Bovary de Gustave Flaubert) 

Quand elle eut un enfant, il fallut le mettre en nourrice. La bonne femme se réveillant en sursaut, se rappelait vite sa jambe cassée, sous ses jupes courtes qui découvraient les chevilles avec les rubans… Tout à coup, un bruit se fit contre le mur ; l’auvent grinça, mais elle eut tout de suite des sentiments tendres pour l’enfant, se mêlant aux pensées noires dans sa cervelle.

Bernadette (d’après » Lisbonne » de Fernando Pessoa) 

Après le grand tremblement de terre de 1755, on distingue un personnage, le Marquis de Pombal, il s’agit de ses dépouilles, à l’instar de celles du roi, de l’autre côté de la rue, c'est-à-dire pour le confort de chacun, un énorme lustre de près de onze mètres.

Denis V. (d’après Zazie dans le métro de Raymond Queneau) 

- Et bien, toi bien sûr, répondit Gabriel tombant dans le piège.

- Aucun métier n’est bien marrant, dit Gabriel.

Faire un tour dans la chambre de Zazie, il aime bien. Tant de sanglots semblaient se presser dans sa poitrine. C’est lui qui avait refilé la hache (silence) pour couper son bois.

Denis F. (d’après Le colonel Chabert d’Honoré de Balzac) 

La seine, belle oeuvre,  ses flots coulent le long des ports,
Sous des massifs aussi imposants que la vie parisienne
Interdiction de se baigner, la description en était donnée
Louis Daniel noyé par sa mère mourait, Honoré était placé sur la barque
C'était un projet excessivement arrêté, Balzac s'installait à côté

Laurent (d’après L’euphorie des cimes d’Anne-Laure Boch) 

 L’essentiel, ingurgiter quelques gorgées de thé
Pas lavé, le cœur au bord des lèvres, frissonnant
Son nom à cette heure là, blem ! les alpinistes sont
Accélère le pas pour ne pas être décroché, c’est trop
Immense et calme, pas une bruit, pas un souffle
Les silhouettes des montagnes grandissent peu.

Jeu numéro 3 : 


La consigne était la suivante : continuer le texte d’après la première phrase d’un poème d’Eugène Guillevic : « Ce n’est pas en t’accrochant à plus en plus de choses…. »

Marie-Laure 

Ce n’est pas en t’accrochant à plus en plus de choses
Que tu trouveras la sérénité
Va, balance le superflu, ouvre ta porte
Laisse entrer le soleil et ferme les yeux

Martine

Ce n’est pas en t’accrochant à plus en plus de choses
Que tu te hisseras au soleil couchant sur la montagne rose
Toutefois tu essaieras, en sautant ou en marchant, si tu l’oses

Céline

Ce n’est pas
En t’accrochant
A plus en plus de choses

Aubépine
Que tes pauvres pétales
Deviendront ceux d’une rose

Tes épines
Fleur banale
Rendent mon cœur morose

Tu n’es pas,
C’est affligeant
Le sucre, mais la saccharose

Bernadette

Ce n’est pas en t’accrochant à plus en plus de choses
Ni en cueillant des multitudes de roses
Que tu finiras en apothéose

Plonge-toi dans une douce hypnose
Tu verras le monde d’une façon grandiose
De la vie tu deviendras le virtuose

Laisse de côté tous les instants moroses
Ne sois pas un adepte de la sinistrose

Adieu sclérose, psychose, névrose,
En écoutant attentivement ta prose,
Je m’aperçois que nous sommes en osmose

Denis V. 

Ce n’est pas en t’accrochant
A plus en plus de choses

Que la douceur des mots
Te rendra plus heureux

Coupe un peu
Quelques branches

Les sourires viendront plus vite
Au nid de ton visage

Laurent
Ce n’est pas en t’accrochant à plus en plus de choses
Ce n’est pas en regardant de loin, Daniel
Mais en t’approchant bien de sa cervelle
Que tu verras qu’il y a de plus en plus de choses immatérielles


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